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Howdy / Kezako?

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 13:42

Ce post fait suite à deux autres, qui évoquaient la consommation de cafféine et l'utilisation du jacuzzi et du sauna. Dans ces deux cas, une étude rapide de la littérature montrait que les interdictions fortes associées à ces activités pendant la grossesse n'étaient pas fondées et  relevaient plutôt d'une application abusive du principe de précaution. Une autre interdiction largement relayée auprès des femmes enceinte est celle de la consommation d'alcool, dont l'ensemble du corps médical semble s'accorder à dire qu'elle doit rester nulle. Mais qu'en est-il vraiment? 

 

Comme pour les posts précédents, je tiens à préciser que je ne suis pas médecin - mon expertise se limite à la consultation (ici rapide et non-exhaustive) de la littérature médicale pertinente.

 

Une recherche ciblée sur PubMed donne... quelques milliers de résultats, dont finalement peu portent sur la consommation d'alcool seule (non associée à d'autres facteurs de risque comme la consommation de drogue ou des affections diverses comme le diabète ou le tabagisme), et encore moins sur une comparaison des volumes de consommation, ou sur les effets d'une consommation modérée à très, très, modérée.

 

Le résultat qui semble faire consensus correspond à la conclusion de cette revue de 1997 selon laquelle vu les conséquences néfastes avérées dues à l'exposition prénatale à l'alcool, mieux vaut s'abstenir de boire pendant la grossesse. Je n'ai pas pu consulter l'article entier, mais en gros, il semble dire que consommer beaucoup d'alcool a un impact très néfaste sur l'enfant alors que ne pas en consommer du tout n'a aucun impact négatif. Entre les deux, c'est moins clair.

 

Une revue plus récente indique que s'il est acquis qu'une consommation d'alcool importante et fréquente est évidemment néfaste (on parle de 4 verres par jour et plus), il faut relativiser l'impact d'une consommation modérée et occasionnelle. Là encore, hélas pas plus de détails car l'article complet n'est pas facilement trouvable. Un article plutôt récent du British journal of obstetrics and gynaecology rapporte une étude danoise menée de 2003 à 2008 qui conclut que la consommation occasionnelle de faibles volumes d'alcool pendant la grossesse n' a pas de conséquence inquiétante sur l'enfant. Un commentaire sur cet article décrit des limites de l'étude, portant sur le nombre de sujets étudiés (1628 au total) - notament dans les catégories avec les consommations d'alcool les plus importantes (seulement 195 rapportent une consommation moyenne supérieure à 5 verres par semaine pendant la grossesse). Une autre critique porte sur le fait que les tests employés ainsi que l'age des enfants ne permettent peut-être pas de détecter des différences pourtant réelles. Globalement, la critique principale est la crainte que l'étude danoise anihile le travail de prévention fait ces dernières années pour informer le public des conséquences de la consommation d'alcool et encourager les femmes enceintes à ne pas boire. 

 

En conclusion, l'impact de la consommation d'alcool pendant la grossesse sur l'enfant est grave et avéré dans les cas de consommation importante et fréquente d'alcool. On ne sait pas exactement où placer le curseur de la consommation "dangereuse" - s'il est certain que la consommation zéro n'a aucun impact négatif, il semble qu'une consommation très modérée et ocasionnelle (entre 0 et 4 verres par mois max en moyenne selon l'étude danoise) constitue un risque faible.

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